08. Comment rénover un tatami

 En entretenant soigneusement votre tatami et en l’utilisant précautionneusement, vous pourrez le garder environ 40 ans. Cependant, quel que soit le soin que vous lui apportez, certains dommages ne peuvent pas être évités : le jonc qui le compose, par exemple, verra sa couleur altérée par l’exposition au soleil ; si vous disposez un meuble lourd pendant une longue durée sur votre tatami, des creux et des bosses se formeront à sa surface. En bref, comme tout matériau naturel, il se dégradera au fil du temps. Il est également possible que des insectes comme les termites s’en repaissent et le mettent en piteux état.

 

 Dans ces moments-là, il est possible de rénover votre tatami. Il existe à cet effet plusieurs moyens : le ura-gaeshi, consistant à retourner la partie extérieure du tatami faite de jonc (le tatami-omote) pour mettre l’envers (autrement dit, la face dirigée vers l’intérieur du tatami), à l’endroit. Une autre méthode appelée omote-gae, consiste à tout simplement remplacer le tatami-omote. Enfin, la troisième méthode appelée shin-datami ou shin-cho, consiste à rénover la totalité du tatami, aussi bien l’intérieur que l’extérieur.

 

  • Méthode de rénovation 1 : le ura-gaeshi

 

 C’est une méthode qui consiste à retourner la partie extérieure du tatami, appelée tatami-omote, pour que son envers se retrouve sur l’endroit. L’envers étant en tout point similaire à l’endroit, vous pourrez continuer à utiliser votre tatami comme auparavant. Si un tatami neuf a une belle couleur verdoyante, cette dernière tend à se décolorer au fil du temps à cause de l’exposition au soleil, pour jaunir peu à peu. Cependant, l’envers de la surface n’étant pas exposé au soleil, sa couleur reste intacte : votre tatami aura l’air comme neuf !

 

 On a généralement recours au ura-gaeshi après une période de 4 à 6 ans. Néanmoins, si le tatami-omote a été endommagé pour une raison ou une autre, il est bien entendu possible de faire appel à cette méthode plus tôt. Si vous avez déjà procédé à un ura-gaeshi, ou si le tatami-omote est endommagé au point que l’on voit les fils (de coton ou de chanvre) sur lesquels le jonc est tissé, il est nécessaire de faire appel à une autre méthode de rénovation.

 

  • Méthode de rénovation 2 : le omote-gae

 

 Cette méthode consiste à remplacer le tatami-omote. Ce dernier sera donc jeté pour être remplacé, mais toute la partie interne du tatami, le tatami-doko, sera conservée en l’état. On fait appel au omote-gae lorsque l’on a déjà procédé à un ura-gaeshi, ou alors si le tatami-omote est si endommagé qu’il devient nécessaire de le remplacer entièrement.

 

On a généralement recours au omote-gae après une période de 5 à 8 ans. Durant les mois suivant le remplacement, vous pourrez à nouveau sentir la bonne odeur de jonc embaumer votre pièce ! Comparativement à un simple ura-gaeshi, votre tatami retrouvera toutes les vertus relaxantes qui lui sont propres.

 

  • Méthode de rénovation 3 : le shin-datami ou shin-cho

 

 Cela consiste à remplacer aussi bien le tatami-omote que la partie intérieure, le tatami-doko. On aura recours à cette méthode dans les cas où, par exemple, l’intérieur du tatami a été rongé par des termites, s’il moisit, ou encore si des infiltrations d’eau ou inondations en sous-sol, provoquées par exemple par des pluies torrentielles, ont dégradé et pollué irrémédiablement votre tatami. S’il a simplement été mouillé sans être profondément contaminé, vous pouvez cependant l’utiliser à nouveau après l’avoir fait sécher durablement. N’hésitez pas à demander confirmation auprès de votre revendeur de tatami, afin de savoir si votre tatami-doko est à nouveau utilisable. Le remplacement du tatami a généralement lieu après une durée d’utilisation comprise entre 20 et 40 ans.