04 Les bases du tatami : règles de politesse

Que vous veniez à visiter une vieille maison japonaise durant votre séjour, que vous passiez une nuit dans un sanctuaire ou un temple, ou que vous vous retrouviez dans un restaurant gastronomique, vous serez amené à utiliser des pièces en tatami pour lesquelles il existe des règles de politesse à respecter.

 

Interdiction formelle de rentrer en chaussures ou en chaussons

 

Dans les maisons japonaises, pièce en tatami ou non, il faut à tout prix enlever ses chaussures quand on entre. On vous proposera souvent d’enfiler des pantoufles à ce moment. Cependant, il ne faut pas les garder lorsque vous entrez dans une pièce en tatami. Les chaussons abîment le tatami, et il faut à tout prix les retirer avant d’entrer dans la pièce. De plus, lorsque vous êtes invités dans un contexte formelle, il est très mal vu d’être pieds nus. Si vous portez des baskets ou des sandales sans chaussettes, veillez à en apporter.

 

Interdiction de marcher sur les bordures de tatami ou les shikii

 

Les pièces japonaises sont séparées du couloir par un rail pour les panneaux coulissants (shikii). Les bonnes manières japonaises interdisent de marcher dessus. C’est aussi le cas pour les bordures des tatamis.

 

Il existe plusieurs explications à ces interdictions. L’une d’elles serait qu’étant donné que le shikii est bois, il s’abîmerait facilement. Si le rail est abîmé, le panneau coulissant appelé fusuma devient difficile à ouvrir et fermer. Les bordures des tatamis sont une partie si fragile qu’on les protège avec du tissu : ne pas marcher dessus permet de rallonger la durée de vie du tatami.

 

Une autre raison est que, dans les maisons ayant une longue histoire, on trouve parfois des bordures décorés d’armoiries. Celles-ci étant le symbole d’une famille, marcher dessus serait impoli.

 

Une autre explication insolite raconte qu’à l’époque des samouraïs, il existait un danger car des ninjas cachés sous le plancher tentaient d’assassiner des gens en faisant passer leurs sabres (katana) entre les tatamis. C’est de là aussi que vient l’expression « on ne vit pas longtemps si on se sert du mur comme d’un oreiller ». De nos jours, il n’y a ni samouraïs, ni ninjas cachés dans le sol, mais veillez tout de même à respecter ces règles de politesse.

 

Les règles de politesses lorsqu’on s’assoit et lorsqu’on marche sur un tatami

 

On s’assoit généralement sur un zabuton (futon-siège) lorsqu’on est dans une pièce japonaise. On vous présente le zabuton à l’endroit où l’on vous invite à vous assoir, ce qui veut dire qu’il ne faut pas le changer de place sans demander ou l’avancer quand vous vous asseyez. Il ne faut aussi pas toucher le zabuton avec la plante des pieds. La règle veut que vous marchiez sur le tatami jusqu’à arriver à l’endroit indiqué pour ensuite vous assoir sur le zabuton.

 

Restez assis avec vos pieds sous vos jambes (seiza) jusqu’à ce qu’on vous invite à prendre vos aises.

À ce moment, les hommes peuvent s’assoir en tailleur, mais il est malpoli de s’assoir en tenant ses genoux entre ses bras. Il est très mal vu pour les femmes de s’assoir en tailleur ou en se tenant les jambes, mais elles peuvent déplacer vers la droite ou la gauche leurs pieds afin de les retirer de sous les jambes.

 

Cette manière de s’assoir qui diffère entre les hommes et les femmes est une relique de l’époque où l’on s’habillait en kimono. Les hommes d’alors portaient sous leur kimono un fundoshi, sorte de culotte pour homme, mais les femmes avaient pour seul sous-vêtement un tissu enroulé autour du ventre. Ainsi, il était considéré comme impoli de s’assoir avec les jambes écartées.

 

Il s’agit là de règles dans des situations officielles. Si vous êtes invités par des amis proches, relaxez-vous et passez un moment sans vous fatiguez.